Plan de travail 2

Le véganisme, appelé également végétalisme intégral, est une position politique qui refuse l’exploitation des autres animaux, et exclut donc la consommation de tous produits d’origine animale ainsi que la participation à des activités qui exploitent les autres animaux au profit des êtres humains.

Pourquoi devenir végane ?

Il y a de nombreuses raisons justifiant l’adoption d’une mode de vie végane.
Nous ne prétendons pas ici à l’exhaustivité :  

> Ethiques et scientifiques
> Pratiques et nutritionnels
> Juridiques
> Ecologiques et écosystémiques
> De santé publique
> Economiques et fiscales

  • L’immense majorité des animaux non-humains sont des êtres sensibles et souvent sentients. Ils ressentent des émotions similaires aux nôtres : la joie, le plaisir, la douleur, la peur, la tristesse, la souffrance, l’angoisse, le deuil. La sentience est la capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc., et à percevoir de façon subjective, en première personne, son environnement et ses expériences de vie.
  • Selon la Déclaration de Cambridge sur la Conscience prononcée en juillet 2012 : «  Des données convergentes indiquent que les animaux non-humains possèdent les substrats neuroanatomiques, neurochimiques et neurophysiologiques des états conscients, ainsi que la capacité de se livrer à des comportements intentionnels. Par conséquent, la force des preuves nous amène à conclure que les humains ne sont pas seuls à posséder les substrats neurologiques de la conscience. Des animaux non-humains, notamment l’ensemble des mammifères et des oiseaux ainsi que de nombreuses autres espèces telles que les pieuvres, possèdent également ces substrats neurologiques. »
  • La Déclaration de Montréal du 4 octobre 2022, signée par plus de 500 éminents chercheurs et chercheuses en philosophie morale et politique énonce que : « Nous condamnons l’ensemble des pratiques qui supposent de traiter les animaux comme des choses ou des marchandises. Dans la mesure où elle implique des violences et des dommages non nécessaires, nous déclarons que l’exploitation animale est injuste et moralement indéfendable. En éthologie et en neurobiologie, il est bien établi que les mammifères, les oiseaux, les poissons et de nombreux invertébrés sont sentients, c’est-à-dire capables de ressentir du plaisir, de la douleur et des émotions. Ces animaux sont des sujets conscients ; ils ont leur propre point de vue sur le monde qui les entoure ».

     

  • Le 19 avril 2024, la Déclaration de New York est signée par plus de 80 professeurs d’universités, de chercheurs et de scientifiques et énonce que : « Premièrement, il existe un soutien scientifique important en faveur de l’attribution d’expériences conscientes aux mammifères et aux oiseaux. Deuxièmement, l’état des preuves scientifiques indique – au minimum – qu’il est réaliste d’envisager l’existence d’expériences conscientes chez tous les vertébrés (y compris les reptiles, les amphibiens et les poissons) et chez beaucoup d’invertébrés (incluant au moins les céphalopodes, les crustacés décapodes et les insectes). Enfin, lorsqu’il y a une possibilité réaliste que des animaux soient conscients, il est irresponsable d’ignorer cette possibilité lors de prises de décisions concernant ces animaux. Les atteintes à leur bien-être doivent être évaluées à la lumière des preuves scientifiques, et guider nos décisions. »

     

  • Les animaux non-humains sont des individus qui font intégralement partie de l’écosystème global terre et qui interagissent avec les autres espèces d’êtres vivants dans des liens nécessaires et complémentaires. Rien ne justifie la suprématie humaine. Les désastres écologiques relevant de l’anthropocène l’accréditent péremptoirement. Les animaux non-humains n’ont pas été créés pour être nos esclaves et nos souffre-douleur. Ils ont donc un droit fondamental à la vie similaire à celui de l’espèce humaine.

     

  • On estime qu’à l’échelle mondiale, environ 8 millions d’animaux terrestres sont tués chaque heure pour être mangés soit un total quotidien de près de 200 millions. Si l’on tient compte des animaux marins, ce chiffre atteint entre 2,4 et 6,3 milliards chaque jour. Cela signifie qu’entre 28.000 et 73.000 animaux sont tuées chaque seconde.
  • L’espèce humaine tue environ entre 65 et 150 milliards d’animaux terrestres chaque année (estimation de La FAO pour l’année 2014). Cependant, on estime que nous tuons de l’ordre de 0,8 à 2,3 billions de poissons sauvages et de 51 à 167 milliards de poissons d’élevage au cours de la même période.
  • 73% des populations d’animaux vertébrés sauvages ont disparu entre 1970 et 2016 ; 70 % de tous les oiseaux sont des oiseaux d’élevage destinés à la boucherie volaille ; 60% des mammifères sont constitués par le bétail et 4% seulement sont des animaux sauvages ; la population de mammifères marins a diminué de 80% au cours du siècle dernier.
  • L’immense majorité des animaux non-humains se trouvent dans des élevages où ils endurent des conditions de vie exécrables. Privés de liberté et des conditions de vie qui répondent à leurs besoins naturels, ils sont tués dans leur prime enfance. Leurs espérances de vie et leur droit à bien vivre sont purement et simplement niés.
  • Les conditions de transport maritime et terrestre et de mise à morts des animaux non-humains dans les abattoirs du monde entier sont effroyables. L’immense majorité n’est pas étourdie et est donc tuée et parfois découpée en plein état de conscience. On estime qu’un bœuf met environ 14 minutes à se vider de son sang.
  • Les scientifiques estiment qu’environ 100 milliards d’êtres humains se sont succédé sur terre depuis les origines. Ce nombre correspond à celui des animaux terrestres que l’espèce humaine massacre chaque année.
  • On peut affirmer que depuis l’origine de l’humanité environ 150 à 200 millions de soldats et de civils sont morts dans les guerres. Nous tuons actuellement chaque jour près de 200 millions d’animaux terrestres non-humains.
  • Chaque année 150 millions d’animaux sont tués pour leur fourrure, plus de 100 millions d’animaux pour les expériences (20 millions en Europe). Le trafic illégal d’animaux sauvages génère, quant à lui, un chiffre d’affaires annuel de près de 20 milliards de dollars, ce qui le place en 2e position des marchés illégaux après celui des armes.
  • 75.000 animaux vertébrés sont hébergés dans les zoos français. Parmi eux, seuls 28% des mammifères, 32% des amphibiens, 16 % des oiseaux et 15% les reptiles sont classés comme menacés par l’Union internationale pour la conservation de la nature. 80 % des espèces que les visiteurs viennent admirer ne risquent pas de disparaître dans le milieu naturel.
  • La chasse de loisirs tue en France environ 30 millions d’animaux par an sans compter les millions d’autres blessés qui agonisent de longues heures avant de mourir.
  • Le droit exclut les animaux sauvages du périmètre protecteur qu’il réserve aux animaux domestiques, apprivoisés et maintenus en captivité. Sous réserve de certaines dispositions relatives aux espèces protégées, les animaux sauvages ne bénéficient d’aucune législation protectrice.
  • Il n’existe aucune réglementation afin de limiter ou d’encadrer la souffrance des poissons dans le cadre de la pêche de loisirs et de la pêche industrielle. La plupart des poissons sont éviscérés vivants sur les ponts des bateaux.
  • Quant aux « animaux de compagnie », la génétique fabrique des hypertypes que l’association française des vétérinaires pour animaux de compagnie tient à juste titre pour une forme de maltraitance et un véritable fléau. Des hypertypes se caractérisent par l’accentuation extrême de traits distinctifs propres à certaines races domestiques ; celle-ci engendre de nombreuses pathologies : respiratoires, locomotrices, cardiaques et comportementales et bien souvent l’espérance des individus en est réduite.
  • Citons encore le phénomène des abandons. La France est le pays d’Europe ou ceux-ci sont le plus élevés : 100 mille animaux sont abandonnés chaque année donc 60 mille durant l’été.
  • De plus en plus de vidéos, de documentaires, de films, de reportages, de livres, de témoignages, d’études et d’analyses sont publiés et diffusés et révèlent au grand public la réalité des souffrances générées par l’exploitation animale. Certains ouvriers d’abattoirs et/ou d’éleveurs témoignent et se réorientent. Des procès sont intentés contre des éleveurs, des abattoirs par des associations pour les obliger à fermer ou à faire cesser les violences constatées contre les animaux non-humains.
  • La Cause animale pénètre le tissu sociétal et de plus en plus d’associations animalistes et de militants s’engagent dans la défense du bien-être animal.
  • Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile d’acheter des produits véganes. Le marché des produits véganes est en plein boom. Les industriels de l’alimentaire rivalisent de recherche et d’ingéniosité pour mettre sur le marché des nouvelles alternatives aux produits carnés. La saveur, le goût et la texture sont une obsession perméante des professionnels. De nombreuses alternatives véganes offrent une saveur proche des produits carnés d’origine. Les recherches  visant à commercialiser la viande  moléculaire sont avancées en Israël, à Singapour, aux Etats-Unis et au Canada.
  • Il y a de plus en plus d’épiceries bio ou véganes qui offrent des produits véganes à leurs clients. On trouve de plus en plus de restaurants véganes et quasiment tous les restaurants offrent des options véganes ou à tout le moins végétarienne. Chaque supermarché à l’heure actuelle offre un rayon de produits véganes bien achalandé à leurs Des applications sur les téléphones vous permettent de  trouver vos adresses véganes sans difficulté.
  • Aujourd’hui se déclarer végane ou végétarien est parfaitement accepté socialement. De plus en plus de jeunes adultes embrassent ce mode de vie pour des raisons éthiques et/ou parce qu’ils sont conscients de l’impact important de l’alimentation carnée sur le réchauffement climatique.
  • La nourriture végétale apporte 10 fois plus de protéines par hectare cultivé que la viande. Au niveau des calories, l’avoine offre 6 fois plus de calories par hectare que le porc et 25 fois plus que le bœuf.
  • Lors de la transformation des plantes en viande, il y a une perte de 90% des protéines végétales, 45% des sucres végétaux et de 100 % des fibre. Un hectare de terre de petits pois ou des haricots produit entre 300 et 550 kilos de protéines contre une production de protéine animale variant entre 45 à 60 kilos.
  • Un hectare de brocoli produit 80 fois plus de fer qu’un hectare utilisé pour de la viande de bœuf et un hectare d’avoine 16 fois plus de fer.
  • Les nombreux laits végétaux offrent des concentrations de protéines équivalentes ou supérieure au lait de vache. De marques célèbres ont mis sur les marchés des laits, des flancs, des barres de céréales enrichis en protéines végétales. On trouve également des poudres végétales pour réaliser de shakers riches en protéines. De plus en plus de similis carnés sont enrichis en protéines et en vitamine D, B12, en fer etc…
  • De nombreux sportifs et athlètes internationaux ont adopté un régime végane et ont constaté une amélioration significative de leurs performances résultant d’une accélération de la vitesse de la digestion des aliments véganes et une diminution de l’inflammation de tendons résultant de la consommation de lait de vaches.
  • La culture de plantes destinées à la consommation humaine est généralement au moins 5 fois plus rentable sur le plan énergétique que le pâturage de bœufs, environ 20 fois plus que la production de poulets, et plus de 50 fois que l’élevage de bœufs en enclos.
  • Les lentilles et les haricots, les fèves, les pois, tout comme le soja sont une excellente alternative à la viande bien moins coûteuse de surcroît. Ils fournissent de nombreux minéraux et vitamines et surtout les légumes secs contiennent 20% à 25% de protéines et même 40% pour le soja plus que la viande ! Une combinaison de légumes secs avec des céréales présente une quantité de protéines semblables aux protéines de source animale à coût inférieur.
  • Les protéines sont composées d’acides aminés, dont 9 sont considérés comme essentiels car ils ne peuvent être synthétisés par l’organisme (les autres le sont), ce qui signifie qu’ils doivent être obtenus par l’alimentation. Tous les acides aminés essentiels dont notre corps a besoin se trouvent dans les plantes dont certaines comme le soja -qui comprend les aliments tels que le tofu, le tempeh, les boissons végétales de soja et l’edamame -, le quinoa et le sarrasin sont des sources complètes de protéines c’est-à-dire qu’elles contiennent tous les acides aminés essentiels en quantité suffisante.
  • La Déclaration universelle des droits de l’animal stipulait déjà en 1978 en son article 9 que : « La personnalité juridique de l’animal et ses droits doivent être reconnus par la loi» ; en son article 7 que : « Tout acte impliquant sans nécessité la mort d’un animal et toute décision conduisant à un tel acte constituent un crime contre la vie ».
  • La Déclaration des droits de l’animal de 2018 prévoit en son article 2 que : « Tout animal appartenant à une espèce dont la sensibilité est reconnue par la science a le droit au respect de cette sensibilité».
  • L’Union européenne reconnaît l’animal en tant qu’être sensible depuis le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne entrée en vigueur le 1 décembre 2009.
  • De nombreux pays ont adopté des législations reconnaissant les animaux comme des êtres vivants doués de sensibilité. C’est notamment le cas de l’Allemagne, la Suisse, Québec, la Belgique, le Portugal, l’Espagne, la France etc…
  • Certains pays ont élevé à valeur constitutionnelle les droits des animaux et de leur protection. C’est notamment le cas de la Suisse, de l’Allemagne, de l’Inde, du Brésil, du Luxembourg, de la Belgique, etc…
  • Historiquement considérés comme des biens meubles dans leur relation au monde, les animaux non-humains ne sont plus soumis à ce régime que par une fiction juridique dénuée de tout fondement scientifique et éthologique.
  • Des Cours et Tribunaux ainsi que les législations de certains pays accordent aux animaux non-humains le statut juridique de personne non-humaine. C’est notamment le cas en Inde, en Nouvelle Calédonie, au Brésil, en Argentine etc…
  • Proclamée en mars 2019 par des universitaires juristes, la Déclaration de Toulon stipule notamment que : « Que les animaux doivent être considérés de manière universelle comme des personnes et non des choses (…) Qu’en conséquence, la qualité de personne, au sens juridique, doit être reconnue aux animaux».
  • En 2006, la FAO a estimé que les émission de GES du secteur de l’élevage s’élève à 18% du total des émissions d’origine anthropique. Aujourd’hui on estime, compte tenu du volume plus important d’émissions globales, que la part liée à l’élevage se situe à 14,5%. Notons par ailleurs que le World Watch Institute (WWI) fixe en réalité ce montant à 21% car elle se place à un horizon 20 ans plutôt que 100 ans arguant de l’imminence du dérèglement climatique et de la pertinence d’agir rapidement pour le contrer. Par comparaison notons que la part des transports est de 14% et celle de l’industrie 21 %.

  • Dans un scénario visant à rester en dessous des 2% de réchauffement, les émissions liées à l’alimentation passeraient en 2050 à 52% des émissions globales en l’absence de changement alimentaire. Au contraire, en faisant l’hypothèse de la transition vers un modèle alimentaire végétalien, les émissions de l’alimentation ne constitueraient en 2050 que 15% des émissions globales. Dans un scénario impliquant l’arrêt de la consommation des produits animaux, la réduction d’émissions cumulées à l’absorption du carbone entraîneraient la quasi-disparition des GES pour les secteurs agriculture et occupation des sols.

  • Une étude récente produite par l’université d’Oxford montre que même si toutes les émissions des industries étaient arrêtées sauf celles lié à l’agriculture, les émissions de l’agriculture seules nous conduiraient à une augmentation de 1,5 °C et il serait très difficile de rester en dessous des 2° à l’horizon 2100. Les auteurs montrent malheureusement que la demande pour de la viande de ruminant est supposée s’accroître de 90% à l’horizon 2050 et la consommation de tout produit animalier s’accroître de 70%.

  • L’analyse la plus approfondie portant spécifiquement sur les changements alimentaires nécessaires pour respecter l’accord de Paris a montré que dans des pays tels que le Royaume-Uni et les États-Unis, les consommateurs devraient réduire leur consommation de viande de bœuf, d’agneau et de porc de 90%, leur consommation de volaille et de lait de 60%, augmenter leur consommation de légumineuses de 500% ainsi que leur consommation de fruits à coque et de graines de plus de 400 % afin que l’augmentation de la température mondiale n’excède pas les 2 °C. Si l’aspiration est de 1,5 °C, nous devrions aller encore beaucoup plus loin.

  • En ce qui concerne notre régime alimentaire, la viande de bœuf produit jusqu’à 105 kg de GES pour 100 g de protéines, contre moins de 3,5 kg pour le tofu pour la même ration de protéines. Même le bœuf, dont l’impact est plus faible, est responsable de 6 fois plus de GES et de 36 fois plus d’utilisation de terres que les protéines végétales telles que les pois. 70% des apports protéiniques dans le monde proviennent des plantes. Le rapport entre la quantité de protéines consommées par les animaux en mangeant des céréales et la quantité que l’on retrouve concrètement dans leur viande est en moyenne de….5%.

  • Un régime alimentaire végétalien permet de réduire de 75% l’empreinte GES alimentaire d’un individu.

  • Un régime végétal nous permettrait de libérer 76% de terrains agricoles ce qui est un équivalent de l’entièreté de l’Australie, de la Chine, de l’Europe et des États-Unis réunis.

  • En 2006, les Nations Unies ont publié un rapport dans lequel elles déclaraient que : « le secteur de l’élevage apparaît comme l’un des 2 ou 3 principaux responsables des problèmes environnementaux les plus graves, à tous les niveaux, du local au mondial. Les conclusions de ce rapport suggèrent que cela devrait être une priorité politique majeure dans la lutte contre la dégradation des sols, le changement climatique et la pollution de l’air, la pénurie d’eau et la pollution de l’eau ainsi que la perte de la biodiversité ». Quatre ans plus tard les Nations unies ont averti qu’un changement global vers un régime végétalien à base de plantes était vital pour sauver le monde de la faim, de la pauvreté énergétique et des pires impacts du changement climatique.

  • Plus de 80 % de la surface agricole mondiale est utilisée par l’industrie de la viande et des produits laitiers.

  • L’élevage est responsable de 25% de l’acidification des sols, de 80 % des émissions d’ammoniac ; de 80 % de l’utilisation des antibiotiques ; de 80 % de la captation des ressources halieutiques terrestres.

  • La production d’un kilogramme de protéines animales de viande de bœuf nécessite en moyenne 6 fois plus d’eau que la production d’un kilogramme de protéines végétales de céréales ou de légumineuses.

  • 63 % de la déforestation de l’Amazonie est imputable à l’élevage bovin. Depuis 1970, la déforestation a causé la disparition de 73 % des populations d’animaux vertébrés sauvages.

  • L’élevage est un incubateur d’agents pathogènes et déclencheur d’épizooties et de zoonoses.

  • En France, 300 millions de tonnes de déjections animales sont produites chaque année. Les élevages bretons de porcs produisent autant d’excréments que 60 millions d’habitants.

  • Les déjections animales dégagent également du protoxyde d’azote dont le pouvoir réchauffant est 298 fois supérieur au CO2. 29 % des émissions de protoxyde d’azote sont liées aux matières fécales animales.

  • Le méthane provenant de la fermentation entérique des animaux équivaut à 27% de la quantité de méthane produit sur terre. Le pouvoir de réchauffement du méthane est 21 fois plus élevé que le CO2. Si on tient compte de l’ensemble de la pollution animale (viande et lait), la proportion de méthane grimpe à 44% du total des émissions.

  • 20 millions d’oiseaux disparaissent chaque année en Europe, 800 millions d’oiseaux ont ainsi disparu en 40 ans. L’intensification de l’agriculture apparaît comme la principale cause du phénomène suite à l’usage des pesticides et des engrais azotés.

  • Selon les scientifiques de l’ONU, 75% des écosystèmes terrestres sont aujourd’hui dégradés du fait des activités humaines, et environ un million d’espèces animales et végétales pourraient disparaître de la surface du globe dans les prochaines décennies faute d’habitat pour vivre. La première cause de ce déclin est le changement d’affectation des sols, c’est-à-dire la transformation d’espaces sauvages en terres cultivées ou urbanisées, vient ensuite l’usage des pesticides et des engrais azotés et l’épandage et les infiltrations du lisier animal dans les sols, les cours d’eau, les rivières et les océans.
  • 90% des stocks de poissons du monde sont pleinement exploités ou surexploités. Pour ne rien arranger 20% des poissons sauvages pêchés sont destinés à l’alimentation des animaux d’élevage dont les poissons d’élevage, les porcs et les poulets.

  • Selon la FAO, la demande alimentaire globale devrait augmenter de 50% d’ici 2050, les aliments d’origine animale de 70%, et plus particulièrement la viande de ruminants de 88%. Pour répondre à cette demande, 593 millions d’hectares de terres supplémentaires seront nécessaires, soit l’équivalent de la surface superficie de 2 fois l’Inde.

  • Lors de la crise agricole survenue en 2024 en Europe, les agriculteurs et les éleveurs se sont coalisés pour demander le retrait des mesures du Pacte vert européen qui les concernent et visant à adapter les politiques de l’UE en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité en vue de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Il s’agit notamment d’augmenter le part de leurs terres mises en jachère et de limiter l’usage des intrants (pesticides et engrais).
  • Les régimes végétariens et végétaliens sont bons pour la santé, adéquats sur le plan nutritionnel dès le plus jeune âge, ils peuvent avoir des effets bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies.

  • Ils réduisent les risques cardiovasculaires, le diabète de type 2, l’hypertension et certains types de cancer et d’obésité. Ils diminuent le mauvais cholestérol, les maladies chroniques.

  • En 2015, l’OMS a classé la viande rouge comme cancérogène probable et la viande transformée (charcuterie, jambon, saucisse) comme cancérogène avéré. Elle peut favoriser le cancer colorectal, le cancer de l’estomac, le cancer gastro intestinal, le cancer de la prostate, le cancer du sein.

  • Le taux de mortalité des végétariens est inférieur de 9% à celui des non- végétariens, toutes causes confondues. La diminution est de 16% par les maladies liées à la circulation sanguine et de 12% pour les maladies cérébro-vasculaires.

  • L’Organisation mondiale de la santé a déclaré récemment que de nouvelles maladies apparaissent à un rythme sans précédent. L’organisation a suivi 1.483 événements épidémiques dans 62 pays entre 2011 et 2018 . On estime qu’environ 75 % des maladies infectieuses nouvelles ou émergentes chez l’homme proviennent d’animaux non-humains. L’élevage en particulier est lié à une liste croissante d’épidémies et de maladies.

  • Le Virus H1N1 transmis des oiseaux sauvages aux volailles est à l’origine du virus de la grippe. Il est très contagieux mais son taux de létalité est assez faible et tourne autour des 4%. En 2024, des cas de transmission du virus H5N1 sont apparus dans de nombreux élevages de bovidés aux Etats-Unis. C’est la première fois, que le virus se transmet des volailles aux mammifères. Il a déjà infecté un éleveur qui en est mort. Si le H5N1 devait se transmettre des bovidés aux cochons avec lesquels nous avons beaucoup de points communs au niveau du système respiratoire les conséquences seraient potentiellement catastrophiques. En effet, à ce jour, le H5N1 a infecté 861 personnes et en a tué 455. Son taux de mortalité est d’environ 60%.

  • Le H5N1 n’est pas le seul à présenter un risque ; en fait la souche de grippe classée par l’outil d’évaluation du risque de grippe mis au point par les Centers for Disease Control and prevention aux États-Unis comme ayant le plus grand potentiel pour provoquer une pandémie, ainsi que comme présentant le plus grand risque pour la santé publique, est le H7N9, un virus qui jusqu’à présent infecté 1.568 personnes en tuant au moins 616 ce qui signifie que son taux de mortalité d’environ 40%.

  • Ebola dont le taux de mortalité moyen est de 50%. L’épidémie de 2014 à 2016, qui est la pire épidémie enregistrée à ce jour, a affecté plus de 28.000 personnes et en a tué plus de 11.000. Elle proviendrait de la consommation d’animaux sauvages, souvent appelé « viande de brousse ».

  • Vaches tuberculeuses : 1 à 10 par jour, une quarantaine par semaine. La tuberculose peut se transmettre de l’animal à l’homme par la respiration. Il y a une cinquantaine de contaminations par année chez les éleveurs et les vétérinaires.

  • Maladie de la vache folle : encéphalite spongiforme bovine. En 1996, 200.000 bovins doivent être abattus. Elle résulte des farines de carcasses et d’abats bovins et ovins atteints que l’on donne à manger aux vaches. Une transmission de l’animal à l’homme est possible par la consommation de viande. Entre 1986 et 2017, la maladie de Creutzfeldt-Jakob fait officiellement 223 victimes humaines dans le monde dont 177 au Royaume-Uni et 27 en France.

  • Campylobacter: l’ampleur des maladies et de la contamination de notre approvisionnement alimentaire est si vaste et normalisé que nous ne nous rendons souvent même pas compte qu’il y a un problème. Au total on estime qu’il y a 2,4 millions de cas de maladies d’origine alimentaire. Au Royaume-Uni chaque année par exemple, près de 3/4 des poulets vendus dans les supermarchés et les boucheries sont contaminés par le campylobacter- une bactérie qui peut provoquer des vomissements, des diarrhées, la fièvre et même la mort-  et 19% sont fortement contaminés.

  • Le problème est similaire aux États-Unis où l’on estime qu’environ 48 millions de personnes tombent malades à cause d’une maladie d’origine alimentaire chaque année. Les tests ont montré que 60 % des produits à base de porc, 70 % de produits à base de bœuf, 80 % de produits à base de poulet et 90 % de produits à base de dinde sont contaminés par la bactérie E coli.

  • Les antibiotiques. Si certains progrès ont été réalisés pour réduire l’utilisation des antibiotiques chez les animaux d’élevage, comme l’interdiction par l’Union européenne de recourir aux antibiotiques en tant que facteur de croissance, leur utilisation reste malheureusement endémique. On estime que 70 à 80% de tous les antibiotiques sont utilisés chez les animaux d’élevage. L’antibiotique dit de dernier recours, la colistine qui n’est censée être utilisée que dans des cas extrêmes a également été documenté comme étant utilisé dans les fermes. Actuellement, environ 700.000 personnes dans le monde meurent chaque année à cause de maladies résistantes aux antibiotiques dont 230.000 décès dus à la tuberculose résistante aux médicaments. Le problème est si grave que même les infections urinaires et les maladies sexuellement transmissibles sont en train de devenir résistantes au traitement. De nos jours on estime que la résistance aux antibiotiques tuera 10 millions de personnes chaque année d’ici 2050.

  • En 2020, le programme des Nations unies pour l’environnement a adressé la liste des 7 facteurs causés par l’homme qui favorise l’émergence des zoonoses :
    • L’augmentation de la demande humaine en protéines animales
    • L’intensification non durable de l’agriculture et en particulier de l’élevage domestique
    • L’utilisation et exploitation accrue de la faune sauvage
    • L’utilisation non durable des ressources naturelles accélérée par l’urbanisation le changement d’affectation des sols et des industries extractives
    • L’augmentation des déplacements et des transports
    • Le changement dans l’offre de denrées alimentaires en raison de l’augmentation de la demande pour l’alimentation d’origine animale, les nouveaux marchés pour l’alimentation de la faune sauvage et l’intensification de l’agriculture
    • le changement climatique

Sur les 7 facteurs énumérés, 6 sont liés, en partie ou en totalité, à notre exploitation des animaux non humains.

  • En 2009, l’ Academy of Nutrition and Dietetics des États-Unis, le plus grand organisme de professionnels de l’alimentation et de la nutrition du pays, a publié une déclaration concernant l’intérêt des régimes végétaliens pour la santé : « la position de l’ Academy of nutrition et dietetics est que les régimes végétariens constitués de manière appropriée, y compris les régimes végétaliens sont bons pour la santé, adéquats sur le plan nutritionnel, et peuvent apporter des avantages pour la prévention et le traitement de certaines maladies. Les régime végétarien et végétalien bien constitués sont appropriés pour les individus, et ce quel que soit leur stade de vie, y compris lors de la grossesse, pendant l’allaitement, la petite enfance, l’enfance et l’adolescence, ainsi que pour les sportifs ».

  • La consommation de produits laitiers a été associée au cancer de la prostate.

  • Une analyse a révélé que les personnes qui suivaient une alimentation végétale avaient 10% de risque en moins de subir un AVC.

  • Dans une étude portant sur 6.000 américains âgés de 68 ans en moyenne, ceux qui suivaient un régime méditerranéen c’est-à-dire un régime comprenant du poisson mais aussi davantage de légumes, de céréales complètes et de haricots, de graines et de fruits, ainsi qu’une quantité minimum de viande rouge et de produits laitiers était associé à un risque de démence inférieure d’un tiers. L’auteur principal de l’étude a déclaré qu’un régime alimentaire sain végétal est associé à une meilleure fonction cognitive et à une réduction de 30 à 35% du risque de troubles cognitifs au cours du vieillissement.

  • Une étude majeure a révélé que les personnes qui mangeaient majoritairement des produits d’origine végétale présentaient un risque de diabète de type 2 inférieur de 23%. Une autre étude a révélé que les personnes suivant un régime végétalien présentaient un risque de diabète de type 2 inférieur de 78 % à celui des personnes mangeant de la viande quotidiennement.
  • Sur le budget de l’UE de 1 200 milliards d’euros prévu pour les années 2021 à 2027, 387 milliards d’euros sont dédiés à la PAC, dont la majeure partie est consacrée aux aides directes aux agriculteurs. Les aides publiques atteignent 45 700 dollars par actif agricole aux Etats-Unis, 11 600 dollars dans l’Union européenne. Ces aides recouvrent des aides directes aux producteurs comme les subventions à l’hectare ou à l’achat d’engrais, des aides aux consommateurs comme les coupons alimentaires et des services collectifs pour le développement du secteur agricole. En 2022, 92 % des agriculteurs français ont perçu des subventions, à hauteur de 39 586 euros en moyenne.

  • On estime que les subventions agricoles mondiales pèsent l’équivalent de plus d’un milliard de dollars par minute et que seul 1% de cette somme est réservé aux agriculteurs pour qu’ils en fassent profiter l’environnement. En outre on estime que 12 milliards de dollars par an sont dépensés en coûts cachés pour l’environnement et la santé humaine qui sont la conséquence de notre système alimentaire actuel.

  • En l’état actuel des choses, des sommes pharaoniques sont gaspillées pour maintenir la rentabilité de l’élevage animal. Dans l’Union européenne 20% (plus de 24 milliards d’euros) de l’ensemble du budget annuel sont consacrés aux subventions à l’élevage. Aux États-Unis, l’aide gouvernementale directe aux agriculteurs a atteint le chiffre record de 46,5 milliards de dollars en 2020 soit environ 40% du revenu agricole net.

  • Les agriculteurs reçoivent énormément de subventions publiques et européennes. Il est dit qu’en ce qui concerne les producteur de céréales ces subventions atteignent des montants de 74% de leurs revenus, et en ce qui concerne les éleveurs ces subventions peuvent monter à 200% de leurs revenus.

  • Les éleveurs européens de bétail et les producteurs de viande tirent 100% et parfois plus de leurs revenus des aides européennes ; les éleveurs ne sont donc plus des entreprises privées mais au contraire, des entreprises publiques puisqu’elles ne génèrent d’elles-mêmes aucun bénéfice. Ce sont donc les impôts des citoyens européens qui alimentent les subventions européennes versées aux agriculteurs.

  • Si les éleveurs voulaient être bénéficiaires, ils devraient pratiquer des prix des produits animaliers exorbitants. En d’autres mots, pour que les éleveurs puissent vivre sans subventions publiques, les prix de vos viandes, poissons, œufs, laits etc…devraient être considérablement augmentés à tel point que plus personne dans la classe moyenne ne serait en capacité de se payer ce genre de produits.

  • En 2020 une étude a conclu que les prix conventionnels de la viande dans les pays de l’Europe devraient augmenter d’à peu près 250% si on tenait compte des externalités négatives comme les GES et les changements dans l’affectation des sols. En ce qui concerne l’industrie du lait le prix devrait être augmenté de 91%. En comparaison les produits végétaliens devraient voir leur prix augmenter de 25%.

  • En France, les revenus en moyenne /an/ actif agricole familial sont en 2024 :
    • De 20.000 € pour l’exploitation (cruelle) des vaches à viande,
    • De 29.500 € pour l’exploitation (atroce) des vaches à lait,
    • De 47.000 € pour les camps de concentration des cochons ;
    • Et par contre de 56.000 € pour les grandes cultures végétales !

L’INRAE nous apprend aussi que le montant des revenus dépend également du niveau d’efficacité, de la gestion maitrisée des intrants et du niveau d’endettement des agriculteurs.

  • David Robinson Simon estime le coût total annuel de l’élevage à plus de 400 milliards de dollars à la seule échelle des États-Unis. À titre de comparaison, le budget fédéral de l’éducation pour les écoles primaires et secondaires pour les années 2013 et 2014 était de seulement 634 milliards de dollars. Les dépenses pour soutenir l’élevage et pour traiter ses effets négatifs seraient donc d’un ordre de grandeur similaire à celle consacrée à l’éducation.