Contre-manifestation nationale à Bruxelles le 13/02/25

Le 13 février 2025, entre 60.000 et 100.000 personnes ont scandé dans les rues de Bruxelles pour critiquer l’accord du nouveau gouvernement fédéral belge qui compte s’attaquer dans les mois à venir aux acquis sociaux avec une violence inouïe envers les plus précaires. A cette occasion, un front commun syndical a organisé une grande journée de manifestation nationale pour la défense des services publics et le pouvoir d’achat.

Questions : quelqu’un dans cette manifestation pour se soucier de l’exploitation immorale que subissent  les autres animaux? Quelqu’un pour faire entendre leurs cris de souffrance et d’agonie ? Quelqu’un pour s’opposer intellectuellement et physiquement aux structures institutionnelles de l’idéologie spéciste ? Quelqu’un pour faire le lien ontologique entre le capitalisme et l’exploitation des précaires dont les autres animaux sont à n’en pas douter le symbole et l’incarnation concrète la plus objective ?

Tristement personne ! Il y avait comme une absence dans le cortège. une absence énorme, une absence honteuse. Les autres animaux n’existent pas. Ils sont passés pour n’avoir pas existé. Il faut les invisibiliser pour cacher les actes de torture et d’extermination qu’ils subissent. Les autres animaux, bien qu’ils soient de loin les plus nombreux, n’étaient ni invités, ni représentés, et n’avaient pas droit à la parole. Leur destin est de souffrir et de mourir en silence, loin des regards dégoutés et honteux.

La L.I.A. porte une vision systémique du spécisme et elle considère à ce titre que l’antispécisme est une lutte politique.

Le spécisme est une idéologie qui résulte d’un système d’oppressions basé sur des structures institutionnelles (culturelles, politiques et économiques) qui autorisent l’exploitation des autres animaux. L’antispécisme est donc une lutte politique qui ne peut produire des résultats comptables qu’en s’attaquant aux structures d’oppression dont résulte l’idéologie spéciste. C’est donc forcément dans l’espace démocratique, public et politique que l’enjeu se noue.

L’antispécisme est structurellement solidaire et condamne toutes formes de discrimination et  d’oppression. Il fait le lien historique et matérialiste entre elles toutes, puisque l’exploitation des uns (les autres animaux) est le modèle transposable à l’infini de l’exploitation des autres (luttes sociales). C’est parce qu’un système s’autorise à tuer des êtres sensibles à la chaîne que l’on peut ensuite en exploiter et en humilier d’autres à la chaîne.

Félicitations chaleureuses à la douzaine de citoyen.nes qui ont osé porter la voix politique des autres animaux et de l’antispécisme dans cette foule interminable qui devait contenir un nombre certain d’oppresseurs des autres animaux. Le message de la L.I.A. fut très clair :  faire le lien entre les oppressions, puisque l’exploitation des uns ( les autres animaux) est le modèle transposable à l’infini de l’exploitation des autres (lutte sociales).

 

Selon une méthode éprouvée, la L.I.A. a donc organisé une contre-manifestation statique visant à prendre la manifestation nationale à rebours. Voici quelques exemples de slogans qui ont été brandis par les militants.es : « Pour les animaux, tous  les gouvernements sont fascistes » ; «  Ecologie sans véganisme = écofascisme » ; «  Socialisme sans véganisme = exploitation » ; «  lutte animale = lutte sociale= convergence des luttes » ; «  Nous sommes des animaux solidaires des autres animaux ! » ; etc…

Encerclés rapidement par des milliers de gens qui nous frôlaient de tous côtés, immobiles au milieu de la foule, les militants de la L.I.A. ont brandi leurs slogans antispécistes empruntant les visages oubliés des opprimés. Pétards jetés à nos pieds, interactions, visibilité et prises de photos, impact sociétal maximal.

Nous avons montré à la société civile que le spécisme est l’une des faillites morales les plus absolues de l’espèce humaine et qu’il est injustifiable moralement.

C’est avec émotion que les autres animaux et la L.I.A. remercient les citoyen.nes qui ont pris la place des autres animaux dans la foule malgré le vent, le froid, la fureur, le bruit énorme, les moqueries faciles mais aussi les gestes de solidarité. Ils ont été splendides, grands, résistants au stress et dignes de ce que peut réaliser un être humain qui expose ses tripes pour la vie et les droits universels des autres êtres vivants.

Les autres animaux et une grande partie de la société civile nous ont regardé et grâce à vous, ils ont pu se dire que le spécisme est une exploitation scandaleuse et que peut-être un jour une autre politique pourra permettre à tous les êtres sentients d’avoir le droit de s’épanouir et de partager notre lumière, nos idéaux, nos tristesses et nos joies.