Ouvrages

Vous trouverez sur cette page une liste non exhaustive d’ouvrages (essais) philosophiques, scientifiques, historiques, juridiques et aussi quelques romans et témoignages  particuliers qui ont durablement marqué la prise de conscience de la Condition animale spéciste dans la culture contemporaine occidentale depuis le début du 20ième siècle jusqu’à aujourd’hui  et qui sont autant de références indispensables pour se doter des outils utiles pour appréhender une lutte utile de libération politique, juridique et culturelle vers l’abolition du spécisme (classés par ordre de parution).

- Première partie -

L’Amorce, Revue contre le spécisme, deuxième numéro papier de la célèbre revue (2025)

142 pages et pas une de trop : pour ce nouveau numéro, L’Amorce papier a gagné en épaisseur. La revue contre le spécisme poursuit sur sa lancée avec ses analyses exigeantes, sa fraîcheur intellectuelle et son engagement assumé. Au sommaire : un dossier sur les liens étroits entre le spécisme — discrimination selon l’espèce — et le capacitisme — discrimination selon les capacités physiques ou cognitives. À lire également : une longue entrevue avec Brigitte Gothière, co-fondatrice et porte-parole de L214, un article d’Élise Desaulniers sur les xénotransplantations, et une réflexion de Jeff McMahan sur l’omnivorisme consciencieux. Ce second numéro offre aussi des textes signés Sarah Zanaz, Thomas Lepeltier, Sarah Fravica, Martin Gibert, Tom Bry-Chevalier, Frédéric Côté-Boudreau, Sunaura Taylor et Victor Duran-Le Peuch. Cerise sur le cupcake, l’humoriste Guillaume Meurice et l’autrice Kaoutar Harchi répondent à nos cinq questions à un·e antispéciste. Bref, encore un numéro plein de ressources pour connaître, dénoncer et combattre le spécisme.

Le fétichisme de la viande par Marie-Claude Marsolier (avril 2025)

Dans nos sociétés d’opulence, menacées par l’obésité et le diabète, la consommation de chair animale, ou viande, apparaît comme un phénomène insensé, cruel, gaspilleur et polluant. Cette aberration est ici comparée aux multiples facettes du fétichisme, un concept né en ethnographie et en histoire des religions, avant d’être rapidement approprié par le marxisme, la sexologie et la psychanalyse. Religion, superstition, pensée magique, violence, oppression, sexe, déni de réalité : l’objet viande, en dépit de son apparente trivialité, entretient de nombreuses relations avec ces notions caractéristiques des fétiches – relations qui éclairent certaines de ses dimensions idéologiques. In fine, tant par ses survalorisations irrationnelles que par d’autres aspects délétères, la viande peut être considérée comme un fétiche paradigmatique de la culture occidentale, qu’il serait grand temps d’exorciser. Marie-Claude Marsolier est directrice de recherche au CEA en génétique, et travaille actuellement au musée de l’Homme à Paris.

Faut-il être végane ? Éthique d'un mode de vie par François Jaquet et Malou Amselek (avril 2025)

Quoi qu’il demeure le fait d’une minorité, en à peine une décennie, le véganisme est devenu un authentique sujet de société, un thème clivant qui ne laisse personne, ou presque, indifférent. Si la question de sa moralité a fait l’objet de développements majeurs dans la littérature scientifique internationale, en France, seuls quelques livres lui sont consacrés, dont plus ou moins aucun ne relève de l’éthique. Faut-il être végane ? vise à combler cette lacune. François Jaquet et Malou Amselek s’attachent en premier lieu à fournir une définition du véganisme, qu’ils conçoivent comme le mode de vie excluant la production, l’achat et l’utilisation de biens d’origine animale. Ils soumettent ensuite à un examen critique les arguments le plus souvent mobilisés en faveur et à l’encontre de ces trois pratiques. Rédigé dans un style sans verbiage, l’ouvrage se distingue par sa clarté et la rigueur de son argumentation. Il offre une introduction incontournable au débat contemporain sur l’éthique du véganisme. Enseignant-chercheur en philosophie morale et directeur adjoint du Master Éthique de l’Université de Strasbourg, François Jaquet est notamment l’auteur de Le pire des maux. Éthique et ontologie du spécisme (Eliott éditions, 2024) et, avec Hichem Naar, de Qui peut sauver la morale ? Essai de métaéthique (Eliott éditions, 2024). Diplômée en soins animaliers, Malou Amselek est passionnée de philosophie, de biologie et d’éthologie. Elle enseigne les langues, écrit des poèmes et des nouvelles et a traduit en espagnol l’ouvrage Le véganisme de Valéry Giroux et Renan Larue (PUF, 2019).

Le capitalisme est un cannibalisme: Comment notre système dévore la démocratie, les liens sociaux et la planète - et ce qu'on peut faire pour y remédier (22 janvier 2025) de Nancy Fraser (Auteur), Laure Mistral (Traduction).

Central dans les débats sur la reproduction sociale, le racisme, l’État et l’écologie, cet ouvrage est utile à tout lecteur qui souhaite comprendre les crises actuelles. Nancy Fraser y suit le capital de crise en crise pour développer l’idée que, dans les sociétés capitalistes, l’économie s’appuie sur des « zones non marchandes » telles que le « travail domestique » non rémunéré, la nature, la politique et le racisme (en tant que mécanisme justifiant l’expropriation). Son argumentation permet de faire dialoguer Karl Marx, Rosa Luxemburg avec des voix issues du féminisme marxiste (comme Eli Zaretsky, Lise Vogel, Nancy Flobre,…), du marxisme noir et de l’écomarxisme (comme James O’Connor et Jason Moore). Affirmer l’intersectionnalité de la race, du genre et de la classe n’est pas suffisant pour les décortiquer en tant que caractéristiques du capitalisme. L’oppression fondée sur le sexe est­elle une caractéristique structurellement nécessaire du capitalisme ? La discrimination fondée sur la race est­elle intégrée dans la reproduction du capitalisme racial ? Nancy Fraser, née le 20 mai 1947 à Baltimore, est une philosophe féministe, socialiste et post-structuraliste, qui, depuis 1995, enseigne la science politique et la philosophie à la New School de New York.

Pourquoi l'écologie perd toujours de Clément Sénéchal (2024)

Il nous arrive d’entendre cette formule : nos politiques ne sont pas à la hauteur. C’est évident dans le cas de l’écologie, puisque rien ou si peu n’est fait par le gouvernement pour enrayer la machine infernale. Mais sa responsabilité, tout comme celle des multinationales et du fameux 1 %, n’est (presque) plus à prouver. Clément Sénéchal s’attelle ici à comprendre les autres causes, plus discrètes, qui conduisent l’écologie politique à l’échec : celles qui s’enracinent dans son propre camp. Structurellement, l’écologie, fruit de l’environnementalisme, s’est constituée comme une cause des élites. Dès les années 1970, ses militants, les ONG et certains politiques ont fait d’elle un objet de lutte pour privilégiés, morcelable, négociable et, surtout, profitable. Et, ce faisant, ils et elles ont réduit la lutte à une mise en scène, une morale abstraite, éloignée des citoyens et des citoyennes. Ces acteurs de l’écologie B.C.B.G., s’ils ne cessent de marteler les constats scientifiques, se montrent nettement moins diserts sur leur propre échec. Pour construire les victoires de demain, il est pourtant nécessaire de regarder les impasses de cette « écologie du spectacle » bien en face. Un essai fort, qui pose enfin des mots sur une évidence politique. Diplômé de sociologie et de philosophie politiques, expert des enjeux climatiques, Clément Sénéchal a été porte-parole dans une grande ONG environnementale pendant plusieurs années.

Carcasse. Une enquête sur les routes de sang d’Émilie Fenaughty (2024)

De la ferme à votre assiette, dans l’insensé sillage des transports d’animaux. Depuis la nuit des temps, l’homme déplace les animaux pour les emmener vers de gras pâturages. Ces dernières années, cette transhumance s’est accélérée et mondialisée. Nos animaux naissent dans un pays, sont engraissés dans un autre et tués dans un troisième, au gré de logiques industrielles et culturelles. Veaux, agneaux, cochons sont ballottés dans des conditions souvent déplorables, malgré les réglementations européennes. Heureusement, des hommes et des femmes s’organisent. Filatures, infiltrations, toutes les méthodes sont bonnes pour obtenir des informations sur le transport des animaux et faire respecter la loi. Émilie Fenaughty a suivi ces activistes qui dénoncent les mécanismes absurdes d’une industrie déshumanisée à l’heure de l’urgence climatique. Émilie Fenaughty est une jeune autrice française qui se dédie à l’écriture sous toutes ses formes. Elle collabore à des revues littéraires (Le Sabot), écrit des articles gonzos (Vice) et du stand-up. On retrouve dans Carcasse, son premier récit, l’influence de toutes ces formes d’écriture.

La crise animale. Une nouvelle théorie critique de Alice Crary et Lori Gruen (octobre 2024)

Nos relations avec les animaux, exploités par les pratiques humaines et subissant la destruction de leurs environnements, sont en crise. Voici le constat dont partent les philosophes Alice Crary et Lori Gruen, constat qui nous impose, soutiennent-elles, de repenser l’éthique animale. Car la crise n’est pas seulement celle de nos relations avec les animaux et la nature mais aussi celle des outils théoriques dont nous disposons pour les penser et pour agir. À travers sept cas d’étude qui nous font rencontrer des animaux particuliers, plongés dans une situation de crise à cause d’activités humaines, cet ouvrage original offre un panorama et une critique de l’éthique animale contemporaine et ouvre de nouvelles voies pour développer une approche philosophique qui soit théoriquement assurée et politiquement efficace. S’inscrivant dans le sillage de l’écoféminisme, les autrices montrent qu’il nous faut placer l’éthique animale au sein d’une contestation plus large des inégalités sur lesquelles s’est bâti le capitalisme, inégalités croisées qui appellent à forger entre animaux et humains de nouvelles alliances.

Ainsi l'Animal et nous de Kaoutar Harchi (septembre 2024)

Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d’eux. Nous, les humains. Car chaque fois que nous parlons des animaux, nous ne parlons en vérité que de leur animalité : l’état animal que nous décrétons inférieur. Ainsi nous animalisons les animaux, nous les rendons tuables et sans peine nous les tuons. Cet état animal, affirment des humains, n’est pas le propre des animaux, il est également celui de certains humains. Ces autres : les femmes, les prolétaires, les minorités raciales qui, ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ont été exclus de la communauté morale par le viol, par l’usine, par le fouet, par l’en fu mage des grottes, par la persécution et par l’enfermement. Car animalisés. Livre tout autant théorique qu’auto-bio graphique, Ainsi l’animal et nous appelle à reconnaître la totalité de la question animale, en laquelle toutes les questions de notre monde se rejoignent. Il devient dès lors possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble, de défaire tout ce qui a été fait. Puis de tout refaire. Kaoutar Harchi, née le 21 décembre 1987 à Strasbourg, est une écrivaine et sociologue de la littérature française.

La personnalité juridique de l’animal. Les animaux sauvages, Sous la direction de : Cédric Riot , Caroline Regad (mai 2024)

À l’ère de l’Anthropocène, la personnalité juridique des animaux sauvages fait écho aux enjeux qu’implique la protection de la Nature. Les recherches contenues dans cet ouvrage se rattachent aux problématiques liées au statut de l’animal sauvage saisi par le droit, à la biodiversité, à l’environnement et au développement durable. La protection des écosystèmes est également une piste que les auteurs se proposent d’explorer. La personnalité juridique de l’animal sauvage ouvre la voie à l’émergence d’un véritable droit du vivant qui renvoie, sans s’y limiter, aux animaux et à la Nature. Point d’orgue de ces travaux, la Charte du droit du vivant, proclamée le 26 mai 2021 en lien avec le programme Harmony with Nature des Nations Unies, appelle à l’équilibre entre l’intérêt des humains, des animaux et de la Nature.

Comment l’humanité se viande. Le véritable impact de l’alimentation carnée de Jean-Marc Gancille (mars 2024)

Alors que les protéines animales ne sont plus nécessaires à la nutrition d’une majorité d’humains, des centaines de millions d’animaux sont tués chaque jour pour être mangés. Cette exploitation de masse, érigée en système global, ne soulève pas seulement une question éthique fondamentale. Elle constitue un risque écologique crucial qui met en péril l’habitabilité de la planète. L’élevage accapare 77 % des surfaces agricoles mondiales quand la pêche se déploie dans plus de la moitié des océans. L’un et l’autre sont sans conteste les principaux fossoyeurs de la biodiversité sauvage. Mais ils sont aussi en passe de devenir les tout premiers contributeurs du changement climatique : le secteur de la viande représente déjà près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la demande en produits d’élevage pourrait encore croître de 144 % d’ici le milieu du siècle. Face à ce désastre, l’heure n’est plus à distinguer ou à opposer les pratiques industrielles et artisanales. En réalité, les deux se combinent sous l’effet d’un appétit insatiable de protéines animales qui dévore la planète.

Cette situation critique place chacun face à ses responsabilités. Alors qu’émergent des alternatives attractives à la consommation carnée, citoyens, agriculteurs, collectivités, entreprises et gouvernements ont désormais le pouvoir d’encourager une transition alimentaire respectueuse du vivant et déterminante pour la survie de l’humanité. Jean-Marc Gancille est le cofondateur de Darwin à Bordeaux, et de la coopérative La Suite du Monde. Après avoir lancé et expérimenté ces deux utopies concrètes de résistance et de résilience des territoires, il décide de se consacrer pleinement à la cause animale. Vice-président durant six ans de Wildlife Angel (ONG de lutte contre le braconnage de la grande faune africaine), cofondateur du collectif anti-captivité Rewild, actif au sein de plusieurs mouvements animalistes, il agit au quotidien en faveur de la conservation des cétacés à La Réunion au sein de l’ONG Globice.

How to Argue With a Meat Eater (And Win Every Time) d’Ed Winters (février 2024)

Après This Is Vegan Propaganda, ce nouveau livre de l’incroyable militant, éducateur et influenceur végan Ed Winters aide les végans à aborder sans effort l’une des questions les plus épineuses : comment argumenter avec un mangeur de viande. « Un livre stimulant et profondément instructif.» – Moby. Remettez en question leurs croyances ; changez le monde. Si vous êtes végan, vous savez pertinemment à quel point cela peut être provocateur ; on ne sait jamais quand ni comment on sera contesté. Mais savoir affronter et réfuter les arguments contre le véganisme est primordial. Non seulement parce que beaucoup d’arguments manquent de substance, mais aussi parce que chaque interaction est un moment charnière pour créer le changement. Comment argumenter avec un mangeur de viande vous apprendra non seulement à devenir un débatteur habile, en partageant les secrets du célèbre éducateur végan Ed Winters, mais vous fournira également des faits et des idées percutantes qui feront réfléchir même les plus fervents mangeurs de viande.  En vous fournissant les connaissances nécessaires pour devenir un meilleur causeur et un meilleur penseur critique, ainsi que la motivation pour créer un monde plus éthique, plus gentil et plus durable, laissez ce livre être votre guide et votre inspiration pour savoir que, quel que soit l’argument, vous pouvez gagner à chaque fois.

Une écologie décoloniale. Penser l'écologie depuis le monde caribéen (12 janvier 2024) de Malcom Ferdinand

Un essai qui éclaire les liens qui existent entre la crise écologique et le colonialisme, entre l’exploitation de la nature et l’esclavagisme. Le monde est en pleine tempête. Derrière sa prétention à l’universalité et son imaginaire d’une arche de Noé, la pensée environnementale s’est construite en occultant les fondations coloniales, patriarcales et racistes de la modernité. Penser l’écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d’une région où impérialismes, esclavagismes et écocides nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l’impensé de la double fracture moderne qui sépare les dominations coloniales des destructions environnementales. Or panser cette fracture demeure la clé d’un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. L’« écologie décoloniale » a ainsi pour ambition, face à la tempête, de dessiner un monde commun et juste pour humains et non-humains : un navire-monde. Ingénieur en environnement de University College London (UCL), Malcom Ferdinand est docteur en philosophie politique de l’université Paris-Diderot et chercheur au CNRS (IRISSO / Université Paris-Dauphine).

Le statut juridique de l'animal non humain en Belgique de Caroline Lambilot (juillet 2024)

« Dans l’exercice de leurs compétences respectives, l’État fédéral, les communautés et les régions veillent à la protection et au bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles. ». L’insertion de cette phrase à l’article 7bis de la Constitution belge tend à modifier considérablement notre rapport législatif aux animaux non humains. En Belgique, en effet, l’adoption d’une telle proposition est aujourd’hui devenue une réalité. C’est aussi une révolution clivante. D’aucuns l’interprètent comme donnant lieu à de nombreuses perspectives positives en matière de respect du bien-être animal, voire en vue d’accorder des droits aux animaux non humains. D’autres estiment que la disposition constitutionnelle permettra tout au plus que leur situation ne s’empire pas, ou espèrent que celle-ci n’aura pas de conséquence concrète, au nom des intérêts humains. Le présent ouvrage développe les questions de : la protection des animaux non humains au travers de la place juridique qui leur a été accordée en Belgique depuis la loi fédérale protégeant leur bien-être et les évolutions du Code civil ; leur personnification juridique ;  la reconnaissance constitutionnelle de leur qualité « d’êtres sensibles ».

Le pire des maux. Éthique et ontologie du spécisme par François Jaquet (mars 2024)

Il est assez rare qu’un concept philosophique s’échappe de l’arène académique. C’est pourtant le cas du concept de spécisme, qui a fait une entrée remarquée dans la sphère publique au cours de la dernière décennie. Hélas! ce concept et les enjeux qu’il soulève sont souvent mal compris. Nombreux sont les auteurs qui contestent sa légitimité alors qu’ils le maitrisent mal. D’autres l’utilisent plus volontiers sans toutefois mieux le comprendre. Les confusions qui entourent cette notion l’empêchent de contribuer à la discussion autant qu’elle le pourrait. Le pire des maux entend remédier à cet état de fait en donnant de la notion de spécisme une présentation à la fois assez précise pour rendre justice aux discussions philosophiques dont elle fait l’objet et suffisamment claire pour être accessible à quiconque s’intéresse au statut moral des animaux. François Jaquet est enseignant-chercheur en philosophie morale et directeur adjoint du Master Éthique de l’Université de Strasbourg. Ses travaux de recherche s’inscrivent en éthique animale et en méta éthique.

Animal Testing. Sortons les animaux des labos ! d’Audrey Jougla (octobre 2023)

L’expérimentation animale n’existe pas : le tour de force des industries qui y ont recours consiste à l’avoir fait disparaître. » Chaque année, en Europe, environ 12 millions d’animaux subissent des tests : un chiffre qui ne faiblit pas depuis vingt ans malgré une opposition citoyenne croissante et un discours scientifique qui vante la réduction des expériences. Rongeurs, poissons, chats, chiens ou singes sont utilisés dans les laboratoires, et pour des raisons parfois bien éloignées du cadre de la santé. Que vivent vraiment ces animaux ? Pourquoi le changement est-il si lent ? Comment agir ? En créant l’association Animal Testing, Audrey Jougla a pu recueillir des informations et des témoignages inédits. Des années d’enquêtes de terrain ponctuées de déceptions ou de victoires : l’auteur livre un panorama sans concession, aussi clair qu’édifiant. Un récit intime et engagé qui interroge notre humanité face à la condition animale. Audrey Jougla, née le 27 mars 1985 à Saint-Cloud, est une auteure, essayiste et professeure de philosophie française.

Pour une écologie pirate. Et nous serons libres de Fatima Ouassak (2023)

« Dans l’exercice de leurs compétences respectives, l’État fédéral, les communautés et les régions veillent à la protection et au bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles. ». L’insertion de cette phrase à l’article 7bis de la Constitution belge tend à modifier considérablement notre rapport législatif aux animaux non humains. En Belgique, en effet, l’adoption d’une telle proposition est aujourd’hui devenue une réalité. C’est aussi une révolution clivante. D’aucuns l’interprètent comme donnant lieu à de nombreuses perspectives positives en matière de respect du bien-être animal, voire en vue d’accorder des droits aux animaux non humains. D’autres estiment que la disposition constitutionnelle permettra tout au plus que leur situation ne s’empire pas, ou espèrent que celle-ci n’aura pas de conséquence concrète, au nom des intérêts humains. Le présent ouvrage développe les questions de : la protection des animaux non humains au travers de la place juridique qui leur a été accordée en Belgique depuis la loi fédérale protégeant leur bien-être et les évolutions du Code civil ; leur personnification juridique ;  la reconnaissance constitutionnelle de leur qualité « d’êtres sensibles ».

Considérer les animaux : Une approche zooinclusive (septembre 2023) d'Émilie Dardenne

Il n’y a pas à rougir de vouloir aider les animaux. Il n’y a pas non plus à s’excuser de n’être pas en mesure de renoncer à toutes les pratiques qui leur sont défavorables. Cherchant à dépasser le tout ou rien qui caractérise souvent les approches des relations anthropozoologiques, la zooinclusivité s’adresse à celles et ceux qui ne veulent pas laisser les animaux sur le bord du chemin. Elle leur propose une approche progressive afin d’agir favorablement et rapidement pour les autres animaux. Elle répond à des demandes émanant de secteurs divers et propose des pistes de transition au niveau individuel, collectif, sociétal. La volonté de construire un monde zooinclusif est réelle, toutefois les améliorations tangibles pour les autres animaux sont lentes et erratiques.

Pas de fusils dans la nature: Les réponses aux chasseurs (septembre 2023) de Pierre Rigaux

Non, les chasseurs ne sont pas, comme ils le proclament, les « premiers écologistes de France ». Non, la chasse ne protège pas la nature. Grâce à une approche scientifique, documentée, implacable, ce livre démontre à quel point la chasse est un désastre écologique. L’élimination des animaux dits « nuisibles » qui ne le sont en fait pas, les « régulations » censées garantir un équilibre écologique qui ciblent certaines espèces en voie de disparition, les réserves naturelles gérées par les chasseurs, le vrai scandale du sanglier… Dans cette nouvelle édition actualisée, largement augmentée de nombreuses investigations de terrain dans toute la France, l’auteur livre toutes les données scientifiques, les chiffres vérifiés, et nous révèle le coût caché de la chasse en termes de perte de biodiversité, d’impacts sur l’environnement et de fracture sociale.

Vegan propaganda (mars 2023) d’Ed Winters

Nos choix peuvent contribuer à atténuer les problèmes les plus urgents auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui : la crise climatique, les maladies infectieuses et chroniques, l’exploitation humaine et, bien sûr, l’exploitation animale. Ces questions et réflexions sont difficiles, mais elles sont une question de vie ou de mort. En explorant la manière dont notre système actuel d’élevage affecte le monde qui nous entoure, aussi bien les milieux naturels que les animaux exploités, ainsi que les facteurs culturels et psychologiques qui déterminent nos comportements, cet ouvrage répond à la question la plus urgente qui soit : existe-t-il une solution qui serait plus juste pour l’environnement et les animaux ? S’appuyant sur des années de recherche auprès d’employés d’abattoirs, d’agriculteurs, d’éleveurs, de philosophes des droits des animaux, d’écologistes et de consommateurs ordinaires, Ed Winters nous montre la réelle ampleur des problèmes en jeu et, surtout, ce que nous pouvons faire pour y remédier. Vegan Propaganda ne laissera personne indifférent, que vous soyez déjà vegan, en passe de le devenir ou encore sceptique sur ces sujets.

L'Inconscient des animaux de Florence Burgat (février 2023)

Au soir d’une vie consacrée à l’exploration de l’âme humaine, Freud affirme que ceux qu’il désigne comme « animaux supérieurs », qui ont notamment connu une période de dépendance dans l’enfance, ont le même appareil psychique que l’homme. Cette affirmation est rendue possible grâce à une conception du psychisme plus profonde que celles qui lient inconscient et langage. Elle fait appel à l’histoire de l’évolution et pense une commune condition des êtres vivants, nés et mortels. Si Freud extrapole sa thèse de l’inconscient, du moi et du surmoi aux animaux supérieurs, ce n’est donc en rien par anthropomorphisme. Il s’agit plutôt d’un constat, désormais étayé par l’éthologie et la psychiatrie vétérinaire, qui décrivent des conflits intérieurs et traitent de psychopathologies. Par-delà la pleine reconnaissance d’une vie consciente, la prise en compte de l’inconscient des animaux renouvelle notre compréhension philosophique du psychisme, aussi bien humain que non-humain. Florence Burgat est philosophe, directeur de recherche à l’INRAE, affectée aux Archives Husserl (ENS Paris). Elle travaille sur la condition animale, notamment sous un angle phénoménologique. Elle est entre autres l’auteur de L’Humanité carnivore (Seuil, 2017) et de Qu’est-ce qu’une plante ? (Seuil, 2020).

Les animaux ont-ils des droits ? De Florence Burgat (octobre 2022)

Quelle est la condition animale aujourd’hui ? Comment mieux traiter les animaux de compagnie, d’élevage et sauvage ? La cause animale est un sujet d’actualité qui oppose deux visions pour lesquelles le statut et le droit des animaux sont très différents. Cet ouvrage fait un état des lieux sur l’élevage, les expérimentations, la pêche, la chasse, la vente d’animaux, les zoos, le trafic d’animaux… et précise les moyens mis en œuvre ou à mettre en œuvre pour améliorer la condition animale. L’auteur compare la législation et les pratiques française en matière de droit des animaux avec l’Europe et l’internationale. Florence Burgat, née en 1962, est une philosophe française, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), affectée aux archives Husserl (ENS-PSL-CNRS) depuis 2012. Elle s’intéresse particulièrement à la vie animale, à la condition animale et au droit animal.

VERS UN MONDE VÉGANE. UNE APPROCHE PRAGMATIQUE de Tobias Leenaert (octobre 2022)

Dans un ouvrage inspirant, Tobias Leenaert délaisse les sentiers trop bien battus des discours de défense animale et jette un regard nouveau sur les stratégies, les objectifs et la communication du mouvement végane et des combats pour les droits des animaux. Ce qu’il nous faut, dit-il, au vu de la situation actuelle dans laquelle des sociétés entières sont dépendantes de ­l’exploitation des animaux, c’est une approche éminemment pragmatique. Vers un monde végane rassemble de nombreuses idées pertinentes aussi bien pour les véganes qui débutent que pour les activistes plus expérimentés. Préfacé par Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, et Peter Singer, philosophe utilitariste australien et auteur notamment de La Libération animale. Tobias Leenaert (né le 3 août 1973) est un militant belge pour les droits des animaux et le véganisme, auteur et éducateur. Il prône une approche pragmatique du militantisme. Il a cofondé des organisations de défense des droits des véganes et des végétariens, notamment le Center for Effective Vegan Advocacy, ProVeg International et Ethical Vegetarian Alternative. Il est l’auteur du livre « Comment créer un monde végan : une approche pragmatique » (2017) et tient le blog « The Vegan Strategist ».

Renards - Les mal-aimés de Pierre Rigaux (octobre 2022)

On les dit nuisibles, on les accuse de tous les maux ou, au contraire, leur beauté fascine. Adorés ou détestés, les connait-on si bien ? Pour dépasser les idées reçues, Pierre Rigaux emmène le lecteur sur le terrain. D’abord narratif, le récit fait peu à peu le lien entre l’observation dans la nature et les connaissances plus générales issues de la biologie et de l’écologie. Qui sont véritablement les renards ? D’où viennent-ils ? Comment vivent-ils ? Le texte basé sur la science prend le parti d’un émerveillement éclairé. Il nous fait changer de regard sur les renards et, à travers eux, sur tous les mal-aimés. Pierre Rigaux, né le 25 février 1980, est un militant français pour l’écologie, la cause animale et l’abolition de la chasse. Passionné d’observation de la nature depuis l’enfance, il passe beaucoup de temps sur le terrain où il dit avoir fait l’essentiel de sa formation depuis sa jeunesse. Il obtient par ailleurs à l’université un Master 2 de biologie et un DESS de géographie.

Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences de Laurent Bègue-Shankland (février 2022)

C’est l’histoire du lien très particulier que nous entretenons avec les animaux qui nous est contée dans ce livre. Depuis l’origine, ils nous fascinent et nous terrorisent à la fois. Ils ont occupé une place centrale dans les civilisations passées et jouent, aujourd’hui encore, un rôle fondamental auprès des humains. Beaucoup investissent en eux toute leur affection, toutes leurs émotions. C’est aussi l’ample fresque de nos relations avec les animaux, nourrie des connaissances les plus récentes. Pour percer à jour ce qui nous lie, ce livre emprunte de nouveaux chemins qui dévoilent nos attachements et leurs ambivalences. En revisitant la fameuse expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité, dans laquelle des hommes et des femmes ordinaires sont amenés à porter atteinte à un animal de laboratoire (en réalité un robot) pour la science, Laurent Bègue-Shankland renouvelle l’analyse des influences de nos comportements face aux animaux. Il révèle les profils individuels et les circonstances qui favorisent une diminution de notre empathie envers eux. Ce livre montre que nos relations avec eux, de l’attachement à la maltraitance, éclairent profondément notre identité et notre rapport à autrui. Une plongée saisissante au cœur de nos relations affectives avec les animaux. Laurent Bègue-Shankland est professeur de psychologie sociale à l’université Grenoble-Alpes et membre de l’Institut universitaire de France. Chercheur invité à l’Université Stanford, il dirige aujourd’hui la Maison des sciences de l’homme-Alpes (CNRS/UGA).

Plaidoyer pour une viande sans animal (avril 2021) de David Chauvet et Thomas Lepeltier

Pour la première fois dans l’histoire, l’humanité est sur le point de pouvoir produire de la viande sans animaux. Cette prouesse technique permettrait d’épargner les milliards d’animaux que nous élevons et tuons chaque année dans des conditions souvent très violentes. Alors même que, d’un point de vue gustatif et nutritionnel, cette « viande de culture » promet d’être rigoureusement identique à la viande que nous consommons actuellement, voire meilleure sur le plan sanitaire, elle suscite déjà de fortes oppositions, généralement de la part des défenseurs de l’élevage. Compte tenu de la nécessité d’un débat équilibré sur cette innovation majeure, ce livre présente les principaux arguments du point de vue de la condition animale et de l’environnement. David Chauvet, docteur en droit privé et sciences criminelles, est un essayiste animaliste. Thomas Lepeltier, docteur en astrophysique, est un essayiste spécialisé en histoire et philosophie des sciences ainsi qu’en éthique animale. Il est notamment l’auteur de L’Imposture intellectuelle des carnivores (Max Milo, 2017), La révolution antispéciste (2018), Les Véganes vont-ils prendre le pouvoir ? (Le Pommier, 2019).

Tous véganes ? Manifeste pour un véganisme éclairé de Jérôme Segal (2021)

Tous véganes ? est un texte court qui défend une thèse simple : il vise à expliquer pourquoi aujourd’hui, le véganisme est nécessaire. Un livre engagé, qui entend convaincre le lecteur de la nécessité de se tourner vers ce mode de consommation, bien conscient du fait que ce changement ne pourra se faire du jour au lendemain et nécessitera d’importantes mesures d’accompagnement et de reconversion. Un ouvrage concis et sérieux qui s’adresse au grand public, avec des sources incontestables. Un livre engagé et unique, visant non pas à diaboliser la consommation de produits d’origine animale, mais plutôt à ouvrir les esprits et éveiller les consciences. Par l’auteur de Animal radical : Histoire et sociologie de l’antispécisme, paru aux Éditions Lux en 2020.

Dix questions sur l’antispécisme de Jérôme Segal (mai 2021)

« Plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent. » Louise Michel. Fin des animaux sauvages dans les cirques, remise en cause de l’élevage (émissions de gaz à effet de serre et déforestation), prise en compte des risques sanitaires liés à l’exploitation animale (zoonoses), vidéos dénonçant la réalité des abattoirs… tout ceci donne du crédit au mouvement dit « antispéciste ».Le mot « spécisme » n’est entré dans les dictionnaires que récemment, mais son usage se répand rapidement pour désigner des discriminations fondées sur l’espèce. Une des conséquences de l’antispécisme est le véganisme, vu comme refus de participer à l’exploitation d’animaux sensibles, capables d’une expérience subjective de la vie. Cet ouvrage concis et percutant permet de comprendre les liens de ce mouvement avec des courants de pensée comme le socialisme, l’anarchisme et le féminisme. Il appréhende son rapport avec l’écologie, les religions et la critique du capitalisme, et finalement aborde la question de la convergence des luttes, mais aussi d’une redéfinition de la place de l’humain sur notre planète. Jérôme Segal est enseignant-chercheur. Il est l’auteur d’Animal Radical (Lux, 2020), Athée et Juif. Fécondité d’un paradoxe apparent (Matériologiques, 2016), L’Armoire (Ed. Valensin, 2020).

Ainsi nous leur faisons la guerre (avril 2021) de Joseph Andras

En 1903, dans une université londonienne, un professeur pratique une expérience sur un chien en vie. Révélée par deux jeunes femmes, l’affaire divisera bientôt toute la Grande-Bretagne. En 1985, sur un campus californien, un bébé singe est rendu aveugle dans le cadre de recherches sur les sonars. Une opération de sauvetage est organisée par le Front de libération des animaux. En 2014, à Charleville-Mézières, une vache et son veau tombent accidentellement d’une bétaillère sur une trois-voies, entraînant une traque policière dans toute la ville. Dans cette fresque en trois panneaux d’un siècle où s’entrecroisent les causes animale, sociale et féministe, l’évocation des rapports entre bêtes et humains à l’ère industrielle révèle la nature de nos relations ordinaires avec le reste du vivant.

Sauver les animaux ? Une économie de la condition animale (janvier 2021) de Romain Espinosa

Alors même que le bien-être animal n’a jamais fait l’objet d’un si large consensus dans notre société, plus d’un milliard d’animaux terrestres sont tués chaque année en France pour satisfaire la demande en viande, oeufs et lait, tandis que des millions d’autres sont pêchés, chassés, exhibés dans des cirques ou des enclos. Pourquoi un tel écart entre notre souci des animaux et la manière dont nous les exploitons ? Comment faire advenir une société où l’exploitation animale serait l’exception et non plus la norme ? Romain Espinosa mobilise les plus récents travaux menés en économie comportementale comme autant d’outils indispensables pour comprendre notre réticence à changer d’habitudes et en même temps le malaise qui nous saisit lorsque nous songeons à ce qui se passe derrière les murs des abattoirs. Par là, il donne les moyens à chacun de contribuer, individuellement et collectivement, à sauver les animaux. Romain Espinosa est chercheur en économie au CNRS, spécialiste des mécanismes de prise de décisions et des méthodes expérimentales. Ses travaux portent sur l’alimentation végétale et la condition animale : choix alimentaires, biais cognitifs, préférences politiques et sociales.

Loups - Un mythe vivant de Pierre Rigaux (octobre 2020)

Qu’on les adore ou qu’on les déteste, les loups sont, surtout, très mal connus. Il s’agit ici de dépasser les clichés faisant du loup un diable ou un ange, en s’appuyant sur sa biologie et son histoire. Vivant dans les Préalpes du sud, en plein territoire de loups, Pierre Rigaux mêle la petite et la grande histoire, les connaissances scientifiques générales et quelques anecdotes vécues, apportant un éclairage sensible sur les loups en France et dans le monde. Le texte progresse comme une narration à partir d’observations de terrain qui servent de points de départ à l’explication et à la réflexion. Pour mieux parvenir à partager l’espace avec ces animaux, de plus en plus largement présents sur le territoire français, et pour ne pas répéter les erreurs du passé, ce livre porte un regard sans naïveté sur la beauté, la complexité, la fragilité du sauvage. Pierre Rigaux est naturaliste de terrain. Après une formation en biologie, il a travaillé pendant onze ans dans des associations de protection de la nature, réalisant des expertises, du suivi et de la protection des mammifères, des oiseaux et des plantes. Il exerce aujourd’hui comme indépendant avec toujours la même envie : allier rigueur scientifique et engagement militant, écologie et protection des animaux, expertise de terrain et partage des connaissances. Très présent sur les réseaux sociaux, il est suivi par une communauté de plus de 100 000 personnes.

Introduction aux études animales (septembre 2020) d’Emilie Dardenne

Cet ouvrage est le premier à proposer, en français, un panorama des études animales. Ce champ de recherche pluridisciplinaire ancré dans les sciences humaines et sociales étudie les représentations des animaux autres qu’humains et les relations entretenues avec eux par les êtres humains (autrement dit, les relations  » anthropozoologiques « . Ce champ met également en perspective les opinions, les croyances, les attitudes qui fondent ces représentations, et les tropismes qui œuvrent au cœur de ces relations ; l’anthropocentrisme en est un exemple saillant. L’exploration anthropozoologique proposée aborde la domestication et l’élevage, les utilisations et les catégorisations des autres animaux, ainsi que l’éthique animale, le droit animalier, les mouvements animalistes et la représentation culturelle des non-humains. Et l’on découvre notamment que l’identité, l’histoire des autres animaux, les rôles qu’on leur attribue, les représentations dont ils font l’objet sont le fruit de constructions sociales, philosophiques, culturelles et linguistiques. Emilie Dardenne est maîtresse de conférences en anglais à l’Université Rennes 2 où elle est responsable pédagogique du diplôme d’université  » Animaux et société « . Ses travaux portent sur l’éthique animale et à l’utilitarisme.

Animal radical. Histoire et sociologie de l’antispécisme de Jérôme Segal (août 2020)

L’antispécisme – la lutte contre toute discrimination fondée sur l’appartenance à une espèce animale – est plus explicitement politique que le végétarisme ou le véganisme, qui sont essentiellement des modes de vie. Dès la fin du XIXe siècle, des communautés végétariennes et des groupes de pression ont lutté contre l’exploitation des animaux, mais c’est en Grande-Bretagne, au milieu du XXe siècle, qu’une autre forme de militantisme radical est née, notamment avec la création du Front de libération animale (ALF). Le présent ouvrage remonte aux origines de la cause animale et analyse la diversité des mouvements qui s’en réclament en étudiant de plus près l’antispécisme en France, au Canada et en Israël. L’auteur y aborde les points les plus sensibles de ce discours, tels que la comparaison entre les abattoirs et les centres d’extermination ou encore les liens avec l’esclavage et le sexisme. Il traite aussi du veganwashing, qui consiste à utiliser le véganisme pour occulter des injustices. L’ouvrage évalue ainsi les progrès de la cause animale et, plus globalement, de l’ouverture de nos sociétés aux questions liées à notre rapport aux animaux. Il a été écrit par un militant antispéciste, mais il ne s’agit pas d’un manifeste. C’est un portrait honnête fondé sur une trentaine d’entretiens et qui ne craint pas d’aborder les côtés moins reluisants du mouvement. Jérôme Segal, né le 26 décembre 1970, est un enseignant-chercheur franco-autrichien spécialisé en histoire et philosophie des sciences. Auteur de plusieurs articles et ouvrages, il est connu pour ses contributions dans le domaine des sciences de l’information et de la communication, de la judéité et des droits des animaux.

Qu'est-ce qu'une plante ? Essai sur la vie végétale de Florence Burgat (mars 2020)

La révision bienvenue et nécessaire de l’anthropocentrisme se paye aujourd’hui d’une tendance à la confusion et à l’indistinction. Ce règne de l’indistinction franchit avec les plantes aimantes et souffrantes une limite que rien n’autorise à franchir. Les plantes ne souffrent pas ; la souffrance est une expérience vécue par un corps propre. Et elles ne meurent qu’en un sens très relatif. Théophraste, déjà, remarque qu’un « olivier qui avait été un jour complètement brûlé reprit vie tout entier, corps d’arbre et frondaison ». Or, mourir en un sens relatif n’est pas mourir, car la mort est la fin absolue et irréversible de tous les possibles. Un animal, ou un humain, est soit vivant soit mort. L’inépuisable variété des plantes, la beauté de la moindre fleur sauvage au bord des routes, la magie de ce qui sourd d’une graine sèche, offrent l’image d’une vie tranquille, une vie qui ne meurt pas. Cette vie qui ne meurt que pour renaître est le contraire d’une tragédie. Éblouis par les découvertes sur la communication chez les végétaux, nous avons tendance à tout penser sur le même plan. Florence Burgat propose une phénoménologie de la vie végétale qui met au jour la différence radicale entre ce mode d’être et le vivre animal et humain.

Florence Burgat est philosophe, directeur de recherche à l’INRAE, affectée aux Archives Husserl (ENS Paris). Elle travaille sur la condition animale, notamment sous un angle phénoménologique. Elle est entre autres l’auteur de L’Humanité carnivore (Seuil, 2017).

Solidarité animale. Défaire la société spéciste par Yves Bonnardel, Axelle Playoust-Braure (juin 2020)

Malgré la visibilité croissante de la  » question animale « , la confusion règne parmi ses divers commentateurs. Les termes dans lesquels le débat est posé, y compris dans les milieux progressistes, empêchent d’en comprendre les enjeux véritables. C’est en particulier le cas pour la notion de  » spécisme « , qui désigne une discrimination fondée sur le critère de l’espèce, et postule la supériorité des humains sur les autres animaux. Cette hiérarchisation des individus selon leur espèce a pourtant des effets très concrets : aujourd’hui, ce sont plus de 1 000 milliards d’animaux qui sont exploités et tués chaque année pour leur chair, parmi lesquels une vaste majorité d’animaux aquatiques. Comment est-il possible de continuer à justifier toutes ces souffrances et morts d’êtres pourvus de sensibilité ? Cet ouvrage, en dévoilant l’impasse théorique, éthique et politique dans laquelle nous enferme la société spéciste, clarifie les réflexions développées par le mouvement antispéciste en France. Proposant une synthèse claire et accessible, Axelle Playoust-Braure et Yves Bonnardel montrent en quoi le spécisme est une question sociale fondamentale et plaident en faveur d’un changement de civilisation proprement révolutionnaire. Yves Bonnardel est militant libertaire et égalitariste. Compagnon de route historique des Cahiers antispécistes, il est l’auteur, avec David Olivier, du  » Manifeste pour l’abolition de l’apartheid international  » (1994) et a codirigé La Révolution antispéciste (PUF, 2018). Axelle Playoust-Braure a étudié la sociologie et s’est formée au journalisme scientifique à l’ESJ de Lille. Elle est également corédactrice en chef de L’Amorce, revue en ligne contre le spécisme, et membre du conseil d’administration de l’OPIS (Organisation for the Prevention of Intense Suffering).

La personnalité juridique de l'animal Sous la direction de Caroline Regad et Cédric Riot. Les animaux liés à un fonds (les animaux de rente, de divertissement, d'expérimentation) (mars 2020)

La loi du 16 février 2015 a défini les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité », marquant une évolution du droit français. Ne bénéficiant ni de la personnalité juridique, ni d’un régime juridique nouveau, les animaux demeurent néanmoins soumis, sous réserve des lois qui les protègent, au régime des biens. Face à cette incohérence, les auteurs suggèrent de refondre la catégorie des personnes, au sens juridique, pour y intégrer l’animal. Le droit différencie les personnes physiques et les personnes morales. L’ouvrage propose d’intégrer les animaux dans la catégorie des personnes physiques, en distinguant précisément les personnes humaines et les personnes non-humaines. Cette proposition doctrinale permettrait de doter les animaux, forts d’une personnalité juridique nouvelle, d’un statut cohérent et efficace. Elle ouvre également la voie à la création d’un droit du vivant autonome. Le premier ouvrage concernait l’animal de compagnie. Il s’agit désormais de s’intéresser aux animaux liés à un fonds lato sensu, c’est-à-dire les animaux de rente, de divertissement et d’expérimentation. Ce deuxième ouvrage vise à démontrer que le droit, dans une certaine mesure, doit s’adapter à l’évolution des connaissances scientifiques sur les animaux. Ce volume contient la Déclaration sur la personnalité juridique de l’animal du 29 mars 2019, dite Déclaration de Toulon. À vocation internationale, elle est déjà fortement reprise en Amérique latine et en Amérique centrale ainsi qu’en Inde. S’appuyant sur l’avancée des sciences, elle constitue le prolongement juridique de la Déclaration prononcée le 7 juillet 2012 à Cambridge reconnaissant une forme de conscience aux animaux.

La pensée végane: 50 regards sur la condition animale (7 octobre 2020) de Renan Larue

Le véganisme prend de plus en plus d’ampleur en Occident. Il s’inscrit dans une riche tradition philosophique et traduit deux dispositions psychologiques partagées par la plupart d’entre nous : la répugnance à faire souffrir les animaux et le désir de préserver la planète (l’élevage constituant aujourd’hui une grave menace sur l’environnement). Dans la mesure où il reste minoritaire et contrarie des habitudes profondément ancrées, le véganisme essuie toutefois une foule de critiques de la part des représentants de l’industrie agroalimentaire comme d’intellectuels. Or, les débats ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux ; les désaccords entre partisans et adversaires reposent même souvent sur des malentendus. Cet ouvrage comble les lacunes et nourrit un débat de société devenu incontournable.

Le mépris des "bêtes": Un lexique de la ségrégation animale (septembre 2020) de Marie-Claude Marsolier

Comment les animaux non humains sont-ils représentés dans notre langage quotidien ? Cet ouvrage expose les mécanismes de ségrégation qui opposent humains et non-humains en regroupant ces derniers dans la catégorie négative des  » animaux  » ou des  » bêtes « , en leur refusant un visage, une personnalité, des sentiments, la possibilité de raisonner ou de vouloir. Il examine ensuite comment notre langue dévalorise les non-humains par les connotations péjoratives attachées aux termes qui leur sont associés. De nombreuses métaphores et expressions présentent les autres animaux comme des êtres essentiellement stupides, malfaisants, sales et obscènes ( » un porc « ,  » un caractère de chien « ). D’autres mécanismes enfin permettent d’euphémiser, voire de nier les violences physiques dont ils sont victimes. Face à cette  » misothérie  » , ou mépris des animaux non-humains, incorporée dans notre langage, le sens critique et la rationalité restent nos meilleures ressources pour que cessent ces violences symboliques. Biologiste, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, Marie-Claude Marsolier est chercheure au CEA. Dans le domaine de la linguistique, elle a précédemment publié Ich liebe dich/I love thee : grammaire et lexique de l’allemand comparés à ceux de l’anglais (CreateSpace, 2015).

Carnage. Pour en finir avec l’anthropocentrisme de Jean-Marc Gancille (septembre 2020)

« L’espèce humaine tue consciemment, volontairement, chaque minute dans le monde, plus de 2 millions d’animaux. Autrement dit, elle massacre en une semaine 50 fois plus d’animaux que l’ensemble des victimes humaines de toutes les guerres de l’histoire de l’humanité. Dans ce nouvel essai, Jean-Marc Gancille expose un tableau sans concession de la relation que l’être humain a nouée avec le monde animal, fondée sur la domination et l’exploitation, et ce dès avant la naissance de l’agriculture. Sacrifices religieux, collections et commerce d’animaux sauvages, domestication, utilisation des animaux à des fins militaires ou pour des expériences de laboratoires, captivité forcée dans les zoos et aquariums, chasse et pêche récréatives, élevage intensif ou surpêche… On n’en finit pas d’établir la liste des formes qu’adopte l’anthropocentrisme. L’auteur n’en reste pas à ce triste bilan. Il démontre que ce carnage n’est pas seulement un éternel enfer pour les animaux mais aussi une tragédie pour l’espèce humaine en raison de la destruction des écosystèmes qu’elle provoque, une négation immorale de la sensibilité des animaux et une supercherie de l’industrie agroalimentaire, qui entretient la nécessité de consommer des protéines animales auprès du public. Enfin, il dessine une voie d’action pour « en finir avec l’anthropocentrisme » sur le plan juridique, alimentaire, agricole… et sur les méthodes pour mener cette lutte.

L'antispécisme de Valéry Giroux (juin 2020)

Trophées, nourriture, sujets d’expérimentation, ressources, souffre-douleurs, jouets, vêtements… Depuis l’époque néolithique au moins, les hommes considèrent les animaux comme des moyens. Pourtant, cette hégémonie de notre espèce, dont la chasse et l’élevage industriel sont les manifestations les plus évidentes, ignore volontairement les implications éthiques de la révolution darwinienne. C’est ce suprémacisme humain que l’antispécisme entend critiquer. Or, profitant de l’essor, depuis le milieu des années 2010, du végétarisme et du véganisme, le discours indigné des antispéciste rencontre de plus en plus d’échos, bien qu’il soit souvent accueilli de façon amusée ou hostile. Dans ce court essai, Valéry Giroux bat en brèche les caricatures, et montre que l’antispécisme est avant tout une base de réflexion éthique et politique. En affirmant que l’humanité doit renoncer à certains des privilèges qu’elle s’est injustement octroyés aux dépens des animaux, elle défend l’idée qu’un monde délivré du spécisme serait non pas encore parfait, mais incontestablement plus juste. Docteur en philosophie (éthique animale), coordinatrice du Centre de recherche en éthique (CRE) et professeur associé de droit à l’université de Montréal, Valéry Giroux a notamment coécrit Le Véganisme avec Renan Larue (Que sais-je ? , 2017 ; rééd. 2019).

Les véganes vont-ils prendre le pouvoir ? de Thomas Lepeltier (mai 2019)

Les véganes : pour beaucoup une utopie «à la mode» plutôt qu’un mouvement politique réaliste. Il faut dire qu’on aborde souvent le sujet par le petit bout de la lorgnette. Mais prenons un peu de recul pour imaginer, dans sa globalité, un monde dans lequel nous ne consommerions pas de produits animaux: un tel projet de société pourrait-il advenir ? C’est à cette question que Thomas Lepeltier a choisi de s’intéresser, afin de permettre à chacun de se forger sa propre opinion. Abolition des abattoirs, viande in vitro, changement de cap de l’agriculture, indemnisation de la filière viande… quels sont les choix de société, politiquement organisés, qui pourraient nous faire basculer dans l’ère du véganisme ? Des choix qui non seulement répondraient à des exigences éthiques fondamentales mais seraient en outre réalistes sur un plan pratique. Une base de réflexion précieuse pour les citoyens d’une société à la croisée des chemins.

Ne plus se mentir : Petit exercice de lucidité par temps d'effondrements écologique de Jean-Marc Gancille (mars 2019)

En démissionnant de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a eu la judicieuse inspiration de reconnaître que l’écologie politique ne pouvait plus se satisfaire des « petits pas qui vont dans le bon sens », que cet espoir est vain alors qu’il s’agit de s’opposer à un système capitaliste par essence indifférent aux limites de notre planète. Dans ce court ouvrage puissant et persuasif, Jean-Marc Gancille va plus loin et incite à un militantisme radical. Selon lui, les éléments qui fondent le Grand Mythe Productiviste – l’idéal du consommateur-citoyen éclairé, l’alternative de la croissance verte, l’avènement prochain de la transition écologique – sont des baudruches idéologiques qui nous font perdre un temps précieux et dépenser de l’énergie en vain. Une analyse lucide de l’état de la planète et de l’étendue des ravages du « fondamentalisme marchand » appelle des réponses radicales et la fin des illusions. Aujourd’hui, le recours à des dirigeants politiques, largement inféodés au système, est improductif et le militantisme écologique mainstream se perd dans une forme de pensée magique naïve, aveugle tant aux réalités physiques qu’aux inerties sociales et aux verrouillages économiques. Face à ce constat et à rebours des nouveaux récits qui entretiennent de faux espoirs, Jean-Marc Gancille appelle à ne plus se mentir et à considérer les faits tels qu’ils sont pour nourrir des réponses à la hauteur des enjeux. Il nous indique un chemin radical, revigorant et ambitieux : l’action combative et la démonstration de notre force collective face aux intérêts particuliers.  Car, pour sauver ce qui peut encore l’être, peu d’autres choix s’offrent à nous que d’exercer « une légitime défense contre le système » et d’abandonner l’espoir pour le courage. Jean-Marc Gancille est le cofondateur de Darwin à Bordeaux, et de la coopérative La Suite du Monde. Après avoir lancé et expérimenté ces deux utopies concrètes de résistance et de résilience des territoires, il décide de se consacrer pleinement à la cause animale. Vice-président durant six ans de Wildlife Angel (ONG de lutte contre le braconnage de la grande faune africaine), cofondateur du collectif anti-captivité Rewild, actif au sein de plusieurs mouvements animalistes, il agit au quotidien en faveur de la conservation des cétacés à La Réunion au sein de l’ONG Globice.

Le droit des animaux, Perspectives d'avenir (2019)

De Léon-Patrice Célestin, Smadar Célestin-Westreich, François Glansdorff, Valérie Glansdorff, Evelyne Langenaken, André Ménache, Marie-Geneviève Pinsart, Thibaut Radomme, Elvira Saitova, Jorien Van Belle, Kris Wauters sous la coordination de Florence Dossche.

L’humanité évolue et avec elle, ses perceptions, valeurs et préoccupations. À l’heure de l’exploitation massive des animaux et de l’industrialisation de la production animale se pose de plus en plus la question de la relation entre l’homme et l’animal. D’aucuns remettent résolument en question la manière dont l’homme appréhende (et traite) l’animal ainsi que la place de ce dernier au sein de notre société. Le présent ouvrage a pour objectif de participer à ce mouvement de réflexion en réunissant des professionnels de différentes disciplines pour permettre une approche multidisciplinaire de la problématique. Un débat sur la question du statut juridique de l’animal ne peut en effet être éclairé que s’il est mené à la lumière de l’histoire, des connaissances et des enjeux de la société au sein duquel il est entrepris.

Dans cette perspective, les discussions juridiques sur l’animal et ses droits dans le cadre légal belge ont été encadrées par des considérations d’ordre historique, philosophique, bioéthique et scientifique. Après un état des lieux des relations « homme-animal » dans différents domaines (histoire, art, science), l’examen se focalise sur la neurologie et la bioéthique qui objectivent la « sentience » des animaux, de laquelle découle la nécessité de les reconnaître comme titulaires de droits. S’en suivent les discussions juridiques : d’abord, un examen de quelques régimes juridiques étrangers, puis un approfondissement du cadre légal belge et de sa mise en œuvre par les acteurs de terrain et enfin, l’épineux problème de la modification du statut juridique de l’animal.

Histoire des zoos par les animaux: Impérialisme, contrôle, conservation (novembre 2019) de Violette Pouillard

Ce livre est une histoire des zoos à travers celles de la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris et des jardins zoologiques de Londres et d’Anvers, de leur fondation au début du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Écrit du côté des animaux, mais sans perdre des yeux les humains qui font et défont l’institution, il dévoile le poids de l’emprise, dans les cages qui modèlent les corps et les comportements, puis au-delà d’elles. Car le zoo dessine des réseaux tentaculaires de capture adossés à l’ascendant impérial, et, à partir du XXe siècle, une mainmise conservationniste, enfermant les animaux de partout au motif de leur protection. Le zoo-microcosme ne parle donc pas seulement du zoo, il éclaire l’histoire d’institutions puissantes, comme les associations de protection des animaux et les organisations de conservation de la faune, dont les politiques, désormais globalisées, contraignent ceux qu’elles veulent protéger. Mais le récit est aussi celui d’animaux et d’humains qui, au sein du carcan et face à lui, résistent et luttent ensemble pour ouvrir d’autres possibles. Violette Pouillard, docteure en histoire, chercheure associée au LARHRA, Université Jean Moulin-Lyon 3, est chargée de recherches du Fonds de la Recherche Scientifique – FNRS à l’Université libre de Bruxelles – et du Fonds de la Recherche Scientifique Flandre – FWO à l’Université de Gand, où elle enseigne l’histoire de l’environnement.

Révolution végane - Préface de Matthieu Ricard, Inventer un autre monde d’Elodie Vieille Blanchard (septembre 2018)

Scandale des abattoirs, pollutions diverses, explosion des maladies de civilisation… Depuis quelques années, la consommation carnée est remise en question. Mais pourrait-on vraiment se passer de viande et de produits animaux à l’échelle de la société tout entière ? Quelles seraient les conséquences sur la santé, l’agriculture, ou encore l’économie, de la transition vers un monde végane ? En s’appuyant sur des réflexions philosophiques et prospectives, ce livre engagé tente de répondre à ces questions et dessine des pistes pour inventer un autre monde, durable et respectueux des animaux.